- Jérôme CHERQUI
- Organisation
AMDEC : Comment fiabiliser un processus dans son organisation ?
L’AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, Effets et Criticité) est une méthode utilisée en organisation d’entreprise pour fiabiliser un processus. Cette méthode s’applique aussi bien lors de l’élaboration d’un procédé de fabrication, de la conception d’un produit que d’un processus afin d’identifier des défaillances potentielles qui pourraient venir perturber la performance.
Si dans sa forme originelle, la méthode AMDEC avait une vocation à être utilisée dans l’aéronautique ou l’industrie, aujourd’hui son utilisation s’est élargie au secteur tertiaire. Il existe différentes analyses AMDEC dont l’AMDEC Processus. L’objectif sera d’identifier les causes des défaillances et de réaliser une cotation des défaillances en fonction de la fréquence, de la gravité et de la capacité à pouvoir détecter cette anomalie. L’AMDEC Processus s’adapte parfaitement aux processus organisationnels mis en place au sein d’une structure ou d’une entreprise. Dans tous les cas, la finalité est de gagner en efficacité !
Les différents types d'AMDEC
L’AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, Effets et Criticité) est une méthode qui consiste à détecter les défaillances potentielles. Usuellement, on distingue 5 principaux domaines d’application de la méthode AMDEC faisant ressortir différents documents de travail :
- L’AMDEC Fonctionnelle
L’analyse se fait au stade de la conception afin de déterminer les défaillances ou les causes qui peuvent amener à un événement redouté permettant la conception d’un plan de construction.
- L’AMDEC Produit
L’objectif est d’améliorer la qualité et la fiabilité du produit en l’analysant au cours de sa phase de conception par le biais des exigences clients. De ce travail, découle un plan de fiabilisation.
- L’AMDEC Process
L’objectif est d’identifier les potentielles défaillances au cours d’un processus pouvant aboutir à des produits non-conformes, des diminutions de production ou de performance. L’AMDEC Processus permet de mettre en exergue les défaillances directement liées aux process et ainsi permettre l’élaboration d’un plan de surveillance et la mise en place d’un contrôle qualité.
- L’AMDEC Moyens
Également appelée AMDEC Moyens de Production ou AMDEC Machine, elle permet d’anticiper les éventuels risques liés aux potentiels dysfonctionnements des équipements et machines et permet ainsi d’établir un guide de maintenance.
- L’AMDEC Flux
L’objectif est d’analyser les risques liés à une rupture de l’approvisionnement, le temps de réaction et de correction, ainsi que le coût par l’élaboration d’un plan de gestion des stocks.
Comment évaluer les risques dans la méthode AMDEC ?
Le risque est défini par un événement indésirable dont la survenue est probable et entraînant des conséquences négatives. Ainsi, anticiper et prévoir des défaillances fait partie intégrante de la gestion des risques. Il faut identifier, évaluer et hiérarchiser les risques afin de pouvoir les traiter et ainsi réduire et contrôler la probabilité de survenance et leur impact.
De ce fait, dans la méthode AMDEC, on réalise une classification des risques en les évaluant au moyen de différents critères : la fréquence des défaillances (F), la gravité des défaillances (G) et la probabilité de non détection (D).
Ces 3 éléments permettent de déterminer une note de criticité (C) également appelée Indice de Priorité du Risque (IPR). Dans la plupart des cas, chaque indice est noté de 1 à 10, puis la note de criticité est obtenue par le produit des 3 facteurs (C = F x G x D). Une fois la classification des risques réalisée, des mesures correctives ou préventives doivent être mises en place afin de réduire le facteur de gravité ou de fréquence. L’objectif est de hiérarchiser, prioriser les actions à mener, que ce soit dans le cadre d’un processus, d’un produit ou d’un projet, en fonction des indices de criticité des potentielles défaillances.
D’un point de vue opérationnel cette note de criticité permet de prioriser les actions à mener au sein d’une entreprise dont un processus impacte plusieurs services. La note de criticité déterminera l’ordre dans la démarche de changement d’organisation à entreprendre.
Dans quels cas utiliser l'AMDEC processus ?
À l’origine la méthode AMDEC, élaborée par l’armée américaine dans les années 40, avait pour vocation d’assurer la fiabilité d’un produit en améliorant sa conception. Ainsi, L’AMDEC Processus consistait en l’analyse des risques liés aux défaillances d’un produit mettant en cause le procédé de production.
Toutefois, l’AMDEC Processus peut aussi bien être appliqué à l’industrie sur le procédé de fabrication lui-même que sur les process au sens large. En effet, il existe différents types de processus dont le processus opérationnel, mais également ce que l’on appelle le processus de management qui comprend notamment la gestion de l’organisation.
L’AMDEC Processus est l’analyse, le diagnostic des risques qui sont liés directement aux processus, à l’organisation d’une structure, d’une entreprise. Au sein des sociétés, les pertes de temps sont étroitement liées à des défaillances organisationnelles. Ainsi, analyser ces défaillances permet de mettre en exergue les points où il convient d’agir. Pour cela un audit organisationnel peut-être mené en amont.
Comment fonctionne l'AMDEC processus ?
L’objectif est d’améliorer la fiabilité d’un processus en mettant en place différentes phases ou étapes qui doivent être respectées.
- La première phase est de constituer un groupe de travail, délimiter les contours du sujet et mettre en avant les objectifs recherchés.
- La seconde étape consiste à réaliser une analyse fonctionnelle de l’organisation. Le processus doit être décomposé en fonction de ses différentes étapes pour lesquelles il convient d’identifier les potentielles défaillances redoutées. Puis, il convient de procéder à l’évaluation de ces défaillances, c’est-à-dire que pour chaque étape du processus, il convient de lister les causes et les effets de chaque défaillance, mais également les moyens de surveillance qui permettent la détection de ces défaillances.
De ce fait, pour chaque défaillance, il conviendra de calculer l’indice de criticité au moyen de :
- l’indice de fréquence de 1 à 10, qui est mesuré en fonction des causes listées,
- l’indice de non détection de 1 à 10, en parallèle avec les moyens de surveillance existants ou prévus,
- et l’indice de gravité de 1 à 10 en prenant en compte les effets listés.
Après avoir identifié les défaillances qui dépassent le seuil de criticité déterminé, il conviendra d’agir sur l’un des trois indices qui représente la part la plus importante de ce calcul. Par exemple, si pour une défaillance, l’indice de gravité est élevé, alors il conviendra d’éliminer les causes et de renforcer les moyens de détection. L’objectif est donc de mettre en place des actions correctives.
Gagner en efficacité grâce à l'AMDEC
La méthode AMDEC Processus permet de recenser les défaillances potentielles, d’identifier les causes de ces défaillances et de déterminer les effets qui peuvent, de ce fait, impacter l’environnement organisationnel. Estimer le risque, le hiérarchiser et le prioriser permet également de quantifier l’impact négatif de ces défaillances. Toutes ces analyses permettent ainsi d’élaborer des actions prioritaires à mener permettant, ainsi, de diminuer voire d’éliminer les impacts négatifs sur l’organisation d’un service, d’une tâche. De ce fait, analyser les défaillances d’un processus en fonction des risques potentiels et mettre en place des solutions permettent de gagner en efficacité, notamment en limitant la perte de temps.
Ces articles peuvent vous intéresser...
Quelles sont les aides financières mobilisables pour l’amélioration des conditions de travail dans mon entreprise ?
Quelles sont les aides financières mobilisables pour l’amélioration des conditions de travail dans mon entreprise
Comprendre la QVcT pour mieux performer !
Comprendre la QVcT pour mieux performer ! En 2019* : 30 % des dirigeants pensent que
DRH à temps partagé : bien plus qu’une mission de transition
DRH à temps partagé : bien plus qu’une mission de transition « La fonction RH est